Site Web de MASNYSTORIA - Gérard COURTECUISSE - 2005
... Succédant à la romanité, s'installe sur les terroirs la société franque...
Durant quelques siècles la nature reprend ses droits... ...
. Au VII - VIII° siècles, empruntant sentes et chemins, côtoyant les courants «des Arrentis - de Lewarde - de Masny», la christianisation atteint la contrée encore sous un paganisme persistant...
... si bien qu'en 1079 naît, sur un îlot de la rivière Scarpe «locus hororis », l'abbaye bénédictine d'Anchin.
. Aussitôt, de multiples dotations lui sont octroyées, dont des terres situées en un domaine appelé « Scleven - Esclevain » (mot d'origine germanique) qui devient seigneurie du monastère.
Et les moines de tracer, à travers l'espace indompté, des voies rectilignes et leurs chemins adjacents...
... dans le même temps, en la partie nord, dénommée «Masny» (de mansionile, petite maison rurale avec jardin), le seigneur laïque entreprend d'identiques aménagements...
... lesquels avec les sentes, piedsentes et autres sentiers confèrent au bourg, cerné de ses « cordons », un aspect de village-rue « en arête de poisson» caractéristique du défrichement.
... Les rustiques chaumières se groupent autour de la modeste église orientée St-Martin (en Esclevain) ainsi qu'à proximité d'une motte féodale et centre d'exploitation agricole appartenant au comte de Hainaut qui, aux Xlll°- XIV° siècles, fit dresser une tour - résidence défensive, très élaborée, en grès, de cinq niveaux, aux colossales dimensions: trois beffrois de Douai en volume (campanile compris), hauteur identique, « dont l'aspect est si imposant au milieu de la plaine immense où elle est isolée» : « la Tour ».
Histoire de la commune de MASNY (59176)
Extrait du Bulletin de la Commission historique du Nord de 1863
-En 1175, Henri de Mauni, l'un des barons de Bauduin, comte du Hainaut, est témoin à des lettres par lesquelles ce dernier confirma une donation faite à l'abbaye d'Anchin.
-En 1234, Henri, sir de Mauni, reconnaît la juridiction qu'Anchin avait dans les villages de Masny et "Esclevain" (1)
-En 1316, il se plaint au roi de France de ce que le gouvernement de Douai avait exploité sur des prés et marais situés entre Montigny, Peskencourt, Mauny et Escleveng (1).
-En 1372, Jean de Hastingues, comte de Pennebrouch, et Anne de Mauny, sa femme, font hommage au duc Albert de Bavière, bailli et gouverneur du comte de Hainaut, pour les fiefs de Masny, Roucourt, Wasnes, etc..., échus à ladite dame par la mort de Messire Wautier, son père.
-Après les Mauny, cette terre passa par héritage aux "Renesse", qui la possédaient encore à la Révolution.
-L' abbé d’Anchin, qui nommait à la cure de Masny, avait en outre une juridiction importante dans la partie du village qui avoisine Auberchicourt.
-Durant le XIIIe et le XIVe siècle, les sires de Mauny firent leur séjour habituel dans le château, où la plupart ont dû naître. L'histoire note surtout parmi eux:
-"Raoul de Mauny", noble et brave chevalier, mort en Terre-Sainte l'an 1191.
-"Jean", dit "le Borgne de Mauny", chevalier, assassiné devant la Réole en 1324. Git aux Frères-Mineurs à Valenciennes, père des suivants :
-le célèbre "Wautier, sire de Mauny", illustré par les récits de Froissart, mort en la cité de Londres en 1372. Il ne laissa qu'une fille, Anne, dame de Mauny, mariée à Jean Hastings, comte de Pembroch, gouverneur du Poitou, veuf en premières noces d'une fille du roi Edouard III d’Angleterre.
-"Jean" et "Thiery de Mauny", qui se distinguèrent au siège de Thun-l'Évêque en juin 1340.
-"Gilles", dit "Grignart de Mauny", chevalier; tué dans une escarmouche aux portes de Cambrai en 1340.
-Le donjon de Masny a joui longtemps d'une grande célébrité dans le pays. Il avait été édifié, dit-on, vers l'an 1337, par le fameux chevalier Wautier de Mauny. Le château tombait en ruines lors de la Révolution. Il fut alors démoli, et les derniers débris disparurent vers 1830.
-Note (1) : Escleveng, ou Esclevain : village aujourd’hui disparu. Son autel fut donné à l'abbaye d'Anchin, lors de la fondation, par Gérard II, évêque de Cambrai. Cité plusieurs fois au XIVe siècle, à propos des juridictions qu’y avaient l'abbé d'Anchin et le sire de Mauny. Dans la liste des paroisses du comté de Hainaut, dressée au XIIe siècle, "Esclevain" est cité comme l'une des paroisses dépendant du doyenné d'Ostrevent. Enfin au XVIIIe siècle, l'abbé d'Anchin conservait encore la collation de la cure de ce village. Aujourd'hui, on n'en retrouve plus sur les lieux aucune trace ni même aucun souvenir.