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Les « oreilles » militaires de l’époque...
    * 1941
. Beaucoup de cas de diphtérie.

. Au conseil municipal: « Sur instructions ministérielles (Intérieur) il a été procédé à l'exhumation des corps de sept soldats français enterrés sans cercueils dans le [nouveau] cimetière et à leur ré inhumation dans des bières»
          .         .
    * 1942
... Couvre feu : en été, 23 heures - en hiver, 22 heures.
. Le rationnement. : Chaque adulte doit percevoir, quotidiennement, 300 grammes de pain -100 g. de pomme de terre et hebdomadairement 214 g. de viande et 140 g. de graisse... en contrepartie de tickets de ravitaillement délivrés en mairie.
Service si méticuleux, si contraignant, qu'en...

    * ... 1943
il oblige le conseil municipal à « nommer une auxiliaire en raison du surcroÎt de travail »... ... Déjà !
. JANVIER. - La ration hebdomadaire de viande est réduite, en ville à 180 g. et en zone rurale à 150 g., quantités qui passeront en fin d'année à 120 et 90 g.
Mais en campagne, chaque parcelle de terre est cultivée, parfois bien loin de l'habitation. Et qui n'élève pas son cochon (abattu et dépecé « en toute discrétion »), ses lapins, poules et autres canards, oies? ...
Et puis, les fermiers, en dépit du contrôle économique, des réquisitions, du « mes poules y pond'tent pus! », livrent quand même, sous le manteau, quelques compléments...
A noter que les mineurs se voient attribuer davantage de « calories » , pain, vin. Egalement plus de tabac.

. Arrestation à Masny de Louis Caron, chef de secteur F.T.P.. Condamné à mort par la Section spéciale de la Cour d'appel de Douai, il fut guillotiné le 6 juillet.
Photo la Croix
Photo la Croix
Photo la Croix
« Exode des civlÏs - Evacuation» « Lallaing se souvient»
Expo de mai 1995 (Sté Historique de Lallaing)
Tickets de pain
(Obligeamment prêtés par M. Marcel Domise)
La VIE au VILLAGE

    * 1940
. « La population de la commune, composée en majeure partie de mineurs, est actuellement de 2750 habitants ».

. Début juin, les hommes sont rassemblés sur la place en vue d'un recensement-contrôle.

                                 22 JUIN: signature de l'Armistice

. Juillet: Après la remise en état, l'extraction s'amorce dans les mines.
. Septembre: Le Nord et le Pas-de-Calais sont réunis à la Belgique, sous administration allemande.
.Octobre: Le rationnement des denrées s'affirme... les « cartes d'alimentation » se multiplient.
La municipalité est chargée de la surveillance des 4 kilomètres de lignes téléphoniques des occupants et des poteaux indicateurs sur son territoire.
. Novembre-décembre: les Allemands ordonnent la démolition de l'ouvrage de fortification réalisé par l'armée française pour supporter la batterie de D.C.A. (Non localisé).
18 Juin 1940
L'appel du 18 Juin...
(photo Voix du Nord)
Les EVACUES
... leur retour s'échelonnera de la fin mai à la mi-juin.
Des maisons, des basses-cours... auront été livrées au pillage...
    Pour l'anecdote: Extrait d'une lettre du 18 août 1940 d'un évacué dans la Manche non loin d'Avranches « ... ici on trouve de tout mais à des prix fabuleux... le fruit est inabordable mais depuis hier la Commandantur a stabilisé les prix ce qui fait rouspéter les marchands qui ont fait grève du marché aujourd'hui... Depuis la grande débâcle nous n'avons plus de nouvelles de... ».

Tous n'auront pas la chance de revenir. Cinq manqueront:
      - Ernest Cuisinier (disparu le 23 mars 1940 à Sains-en-Gohelle)
      - Charles & Louis  Fauqueux (le père et le fils, abattus par les Allemands le 22 mai 1940 à Habarcq)
      - Jeanne Flinois Marchand (victime d'un bombardement le 21 mai 1940 à Lapugnoy)
      - Angélique Mazurier (achevée par l'envahisseur le 28 mai 1940 à Oignies).

... Début JUIN : des files de soldats amers gagnent les lieux de regroupement avant leur transfert dans les Stalag ou Oflags en Allemagne...
    . Samedi 18. Les bombardements de la gare de Somain jettent l'effroi parmi la population masnysienne qui demeurerait encore dans le village.
    . Dimanche 19. Dans le bourg, le Service sanitaire amène au poste Croix-rouge agencé dans le « cabaret Carpentier » (Bureau de poste actuel) des blessés venant des combats de la forêt de Mormal.
A leur tour, les mineurs abandonnent. Vuillemin remonte ses chevaux à 8 heures.
Vers midi, après un terrible bombardement, « Douai est en feu ». On compte presque 200 victimes. Le réseau ferré n'existe plus.
Dans le même temps, en raison de la destruction du pont de Marchiennes, deux bataillons du 11° Régiment de dragons s'immobilisent à Masny : un bombardement incessant des alentours les contraignant à cette pause.
    . Mercredi 22. Le matin, arrive, ferme Fiévet et sur la route du Blanc-Cul, le Groupement sanitaire divisionnaire 25. Un lieutenant, touché à Villers-au-Tertre, y décède. On l'enterre dans le cimetière. L'ennemi progressant, sont regroupés, là, les blessés et tués des affrontements du secteur de la Sensée.
    . Dimanche 26 et sa nuit. L'aviation allemande règne en ce temps ensoleillé depuis une quinzaine de jours...
Le soir, un furieux orage éclate sur la région. Il facilitera la retraite, vers la Scarpe, de la multitude des troupes après l'échec de la contre-offensive. La localité se verra traversée par des hommes à pied allant vers Pecquencourt-Germignies.
    . Lundi 27. Le drapeau du 38°  Régiment d'infanterie est brûlé à la cité St-Roch.
Les envahisseurs abordent nos terroirs.

« En début d'après-midi, une colonne allemande s'étire, venant d'Aniche en direction de Lewarde. Quelques soldats français, encore dans le domaine Fiévet, ouvrent le feu en sa direction. Ils sont abattus par des éléments motocyclistes -Témoignage d'un résidant du Blanc-Cul ». Le cimetière accueille leurs dépouilles.
    . Mai 1940 : « Registre du curé» :
« Fin mai. Nous n'avons pas évacué la paroisse. L'ennemi a occupé le village dix jours après sans incident. Quelques troupes ont logé en passant. Mais en général il n'y a pas eu d'occupation permanente »
          * Dimanche 2 JUIN. Hitler, venant d'Arras-Douai pour se rendre à Bouchain par Aniche, passe donc sur la R.N. à Masny. Le Blanc-Cul et Vuillemin verront passer le dictateur protégé par ses S.S.

    Anecdote de l'Histoire
... dans la soirée du 30 mai, le capitaine de Hauteclocque (futur Maréchal Leclerc), en civil, traverse le pont de Lallaing...
    . Jeudi 9. Journée caniculaire.
    . Vendredi 10. Le Führer a donné l'ordre de violer l'intégrité de la Belgique et de la Hollande... « Ils ont osé encore une fois ! ». .
A 7 - 8 heures : alerte générale dans les corps d'armées. Les sirènes hurlent.
    . Le 17. L'arrondissement se dissout. Plus d'administration, plus de Poste, de presse. Bientôt plus de commerces.
Alors que commencent les premiers bombardements du Douaisis par la Luftwaffe: Courchelettes (S.G.H.P.), Somain (voies ferrées), les unités françaises refluent dans le plus grand désordre, la confusion la plus totale, elles se répandent partout...
    « On ne voit plus que des évacués sur les routes. C'est triste à voir ! ».
MAI 1940... la GUERRE
. 13 JANVIER 1940. Des dispositions réglementaires interdisent la vente de viande les lundis, mardis et vendredis...
. 1° MARS... la «carte de rationnement» s'annonce, suivie, le 7 avril, de la « carte de charbon ».
. DIMANCHE 10 MARS. Communions solennelles dans une atmosphère lourde de soucis et d'anxiété.
    S'ouvre la campagne betteravière (qui augure une énorme production)... Et la main d'œuvre s'est tarie. Des scouts puis la troupe viendront aider pour ravitailler, notamment, la sucrerie Fiévet.
    Les mineurs, déclarés «affectés spéciaux » aménagent des abris boisés couverts de terre, manière de casemates... L'un d'eux apparaîtra bientôt au «Blanc Cul», non loin du château d'eau.
   * OCTOBRE
voit l'arrivée des premiers Anglais qui se fixent entre Sensée et Scarpe. Leur tenue, élégante, et leur matériel impressionnent. Les officiers du 27° Régiment d'artillerie royale, remplaçant le nôtre, s'invitent propriété Fiévet... Les militaires se comportent comme at home, ou presque : ... fréquentation, avec entrain, des estaminets; se livrent des matchs de foot; prennent leurs douches aux carreaux de fosse... Players, Craven  et autres Navy-cut répandent leurs arômes douceâtres. On chante alors dans nos terroirs: « Nous irons pend 'nott' linge dessus la Ligne Siegfried! »...
. 24 NOVEMBRE. «... Avant de commencer la séance, M. le Maire, au nom du conseil municipal, adresse un souvenir de sympathie aux mobilisés de la commune...».
. .. Les soldats britanniques ouvrent des tranchées-abris sur la grand’ place.
* L'HIVER 39-40 se manifeste précoce et rigoureux: pluie, neige, gel, verglas. (Ecaillon connaît un mariage « à pieds de chaulx » à travers champ afin d'éviter de souiller les chaussures et vêtements de cérémonie). On suit les Tommies qui s'approvisionnent en charbon aux puits de mines, pour grappiller... Des œuvres voient le jour, telles «Le vin chaud du soldat - le tricot du soldat».
. 10 DECEMBRE 1939. Président du gouvernement polonais en exil, le général Sikorski se déplace dans la région.
Dans son registre, le curé Louis Duydt devait noter: « C'est la déclaration de guerre au moment où le père Mileville commençait à prêcher le retour de mission. Il part précipitamment sans terminer ».
    Bientôt des batteries de « 155 court » du 243° Régiment d'artillerie s'installent à MASNY, sous les châtaigniers de la chapelle N.D. de Bonsecours (jonction de la rue de la Tour). Aussi à Ecaillon et Montigny.
La DRÔLE de GUERRE
* SEPTEMBRE
. Le premier, l'Allemagne envahit la Pologne. C'en est fait! Suit
  la MOBILISATION GENERALE
décrétée «avec effet le 2 à 0 heure »,
. et le dimanche 3, à 17 heures, les sirènes rugissent
  la DECLARATION de GUERRE
Horrible terme qui fait frissonner... 21 ans seulement après la
« Grande» de 1914-1918... Les derniers réservistes s'en vont.
PREMICES

    Signe symptomatique du mal sourd qui touchait alors le pays, le conseil municipal évoque, en juillet 1935, l'acquisition de masques et de vêtements spéciaux pour la défense passive.
Il vient, néanmoins, de créer le  nouveau cimetière « Derrière les jardins », celui autour de l'église se révélant saturé... tandis qu'en 1938 il ouvre des crédits pour
« l'élargissement du chemin rural non reconnu, ruelle du cimetière » afin d'accéder plus aisément à la récente nécropole.

- Août 1939... les congés payés... à la Mer du Nord ou sous des latitudes davantage ensoleillées.
Le 15, la procession «blanc et bleu» traverse le bourg, scandée du cantique qui deviendra leitmotiv: « Vierge notre espérance, étend sur nous ton bras. Sauve la France, ne l'abandonne pas », et le pèlerinage diocésain devrait, en fin de mois, emporter quelques pèlerins à Lourdes. Mais, au même moment « tout l'arrondissement entre dans une logique de guerre ». La municipalité a publié les instructions relatives à la défense passive : plus de lumière visible de l'extérieur (sauf bleutée - occultation des fenêtres - sirènes...).
  • Le 29, le courrier est soumis à censure et l'exploitation du téléphone interrompue... « Les oreilles ennemies nous écoutent  ».
Des convois militaires occupent sans cesse la route nationale dans les deux sens.
-1939-1945-
La GUERRE à MASNY en OSTREVANT
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A MASNY
la GUERRE 1939-1945
(1ère partie 1939 - 1943)

Des prémices à la LIBERATION
La vie quotidienne
Les victimes - La déportation

Gérard Courtecuisse
Commission historique du Nord
(Mai 2005 – Octobre 2010)