Gérard COURTECUISSE - 2005-
D'après les archives municipales, paroissiales, départementales, belges et britanniques, ouvrages de référence et avec le concours du Service archéologique du Douaisis.
Sur le plan spirituel... 1186, c'est en paroisse du Hainaut -
doyenné d'Ostrevant qu'est rapporté Esclevain.
Au XV° s, figurent à la fois Esclevain et Masny.
La prédominance de Masny sur Esclevain ne s'assure qu'au XVll° s.
Précédemment dans les Pays-Bas espagnols,
Masny redevient français le 17 septembre 1678.
En 1789, la paroisse de Masny est ainsi explicitée:
« Hainaut - diocèse d'Arras - décanat de Marchiennes -
Collateur : abbé d'Anchin - Patron : St Martin -
Dédicace (la « ducasse ») : le dimanche de la célébration de la Fête-Dieu ».
Succédant à la romanité, s'installe sur les terroirs la société franque...
Durant quelques siècles la nature reprend ses droits... ...
. Au VII - VIII° siècles, empruntant sentes et chemins, côtoyant les courants «des Arrentis - de Lewarde - de Masny», la christianisation atteint la contrée encore sous un paganisme persistant...
... si bien qu'en 1079 naît, sur un îlot de la rivière Scarpe «locus hororis », l'abbaye bénédictine d'Anchin.
. Aussitôt, de multiples dotations lui sont octroyées, dont des terres situées en un domaine appelé « Scleven - Esclevain » (mot d'origine germanique) qui devient seigneurie du monastère.
Et les moines de tracer, à travers l'espace indompté, des
voies rectilignes et leurs chemins adjacents...
... dans le même temps, en la partie nord, dénommée «Masny» (de mansionile, petite maison rurale avec jardin), le seigneur laïque entreprend d'identiques aménagements...
... lesquels avec les sentes, piedsentes et autres sentiers confèrent au bourg, cerné de ses « cordons », un aspect de village-rue « en arête de poisson» caractéristique du défrichement.
... Les rustiques chaumières se groupent autour de la modeste église orientée St-Martin (en Esclevain) ainsi qu'à proximité d'une motte féodale et centre d'exploitation agricole appartenant au comte de Hainaut qui, aux Xlll°- XIV° siècles, fit dresser une tour - résidence défensive, très élaborée, en grès, de cinq niveaux, aux colossales dimensions: trois beffrois de Douai en volume (campanile compris), hauteur identique, « dont l'aspect est si imposant au milieu de la plaine immense où elle est isolée» : « la Tour ».
Le SOL est constitué :
- dans la moitié nord, de limons argileux tertiaires (argile de Louvil) entourés, jusqu'à la N45, d'alluvions modernes quaternaires (zones humides) de la vallée basse de la rivière Scarpe.
- dans la moitié sud, de limons et craie blanche sénonienne, sans cours d'eau.
- Des collines de sables landéniens tertiaires, gréseux, couverts de bois et taillis, viennent épauler l'O. et le N.-O.
Géologie qui détermine
1°) les courbes de niveau :
. du nord au sud : de 20 m... 29 m à l'église... 31 m à la N 45... jusqu'à une cinquantaine de mètres.
2°) la trace des hommes puis l'occupation humaine.
. La présence de Néandertaliens est attestée au S.-O. - à l'O. et au N.
. Le néolithique se retrouve notamment dans la moitié O. . Les Celtes (nos Gaulois) se fixent, aussi, sur le plateau méridional sabré par une voie romaine du 1° siècle après J.C., qui vit passer outre les légions, les « Barbares» et même les Vikings...
A ce carrefour stratégique s'étendait un fort important vicus gallo-romain du 1° au début du V° siècle.
A proximité: trois villas, au S., aux S.-O. et N.-O.
. Les Gallo-Romains sont partout disséminés.
(de «ost: Est et de bannus: territoire» - «Pays de l'est de l'Atrébatie », Artois - Arras), enserré entre les cours d'eau «Escaut - Scarpe - Sensée»
. Sa superficie: 715 ha. - Axes: 2 Km (N.45) sur 5 Km (N. - S.)
. Communes circonvoisines: Pecquencourt - Ecaillon - Auberchicourt - Monchecourt - Erchin - Lewarde - Lottre - Montigny.
