Une petite ville du Nord de la France, rend hommage chaque année à l’occasion du 11 Novembre à un courageux jeune homme originaire du DERBYSHIRE, mort lors de la première guerre mondiale, et inhumé dans leur cimetière.
Il s’agit du Capitaine William Eric NIXON, un pilote du Royal Flying Corps [RFC] , originaire de WINSTER, qui fut abattu, succomba à ses blessures et fut inhumé avec les honneurs militaires par les Allemands dans le cimetière de MASNY en 1917.
L’an dernier, pour le centenaire de sa mort, la population Masnysienne, a mis sur pied une exposition en son honneur, après des mois de recherches sur sa vie et sa mort tragique.
Très certainement, un des plus beaux hommages jamais rendu à un soldat Anglais à l’étranger.
Né au presbytère de WINSTER le 26 juillet 1896, William Eric NIXON, était le fils ainé de William Henry NIXON et de sa femme Victoria [née THOMPSON].
Le couple eut 4 enfants, 2 filles, Winifred [née en 1895] et Dorothy [1899], et 2 fils, William Eric [1897] et Berard Wakefield [1901].
De 1895 à 1926, William Henry NIXON, fut le vicaire de l’église St John the baptist de WINSTER. Il officia également comme aumônier des Sherwood Foresters à partir de 1904, et son nom apparut sur des dépêches pendant les années de guerre, il devint plus tard, Vicaire de l’église All Saints de MATLOCK.
Son fils William, plus communément appelé Eric, entra au King William College de CASTLETOWN sur l’ile de MAN en mai 1911, et y fut scolarisé jusqu’en Avril 1915.
Pendant sa scolarité dans cet établissement, il se révéla être un joueur de rugby combatif, jouant pour le XV de l’école de 1912 à 1915, en fut même le capitaine en 1915.
Athlète accompli, remportant plusieurs courses en 1914, il se vit décerner le Victor Ludorum ? [Récompense décernée au sportif ayant remporté le plus d’épreuves sur une année].
Il fut également préfet de l’école en 1915.
William, fut par ailleurs, sergent dans le corps volontaire de formation d’officiers, et en Avril 1915, sur proposition de son école, il intégra le collège militaire de SANDHURST.
Il en sorti avec le grade de Second lieutenant et intégra les King’s Own Scottish Borderers le 24 Novembre 1915.
Après une période d’entrainement au sein du Royal Flying Corp., [ancêtre de la Royal Air Force] à l’école militaire de FARNBOROUGH, William obtint son brevet de pilote le 27 Janvier 1916.
Eric fut envoyé en France en 1916, ou il rejoint le 32eme escadron du RFC, puis plus tard le 24ème.
Il survécut à bien plus d’une action périlleuse, dont une, le vit pris au piège par plusieurs FOKKER E1 allemands, il fut blessé au bras et son appareil sévèrement endommagé.
A trois reprises, en septembre 1916, il fut contraint à des atterrissages forcés, en raison de dommages causés par des tirs ennemis.
Le 15 Septembre 1915, avec deux autres pilotes du 24ème escadron, Eric prit part à un combat aérien, le mettant aux prises avec 17 appareils ennemis, dont 2 furent abattus.
Le 21 Octobre 1916, il fut blessé assez gravement pour être rapatrié en Angleterre.
Il fut promu Capitaine en Novembre 1916, et revint sur le sol Français le 4 mai 1917, au sein du 40ème escadron du Royal Flying Corp.
Seulement deux jours après son retour, il s’écrasa mais redécolla le lendemain.
Le lundi 7 mai 1917, la bataille d’ARRAS faisait rage. Son escadron reçu l’ordre de rejoindre le secteur DOUAI-CAMBRAI et d’y détruire autant de ballons d’observation que possible.
Après un tir de barrage de l’artillerie, 7 pilotes dont Eric NIXON décollèrent, de BRUAY LA BUISSIERE, pour une mission qui fut décrite par la suite comme « une des plus brillantes et périlleuses actions jamais accomplies par le Royal Flying Corp ».
Les pilotes, à bord de leurs NIEUPORT 17, protégés par des SOPWITH piquèrent sur le champ de bataille, et le lieutenant MANNOCK, remporta sa première victoire en détruisant un ballon.
Mais la mission tourna au désastre, avec le crash du Lieutenant PARRY, qui fut cependant annoncé plus tard comme sain et sauf, et le capitaine NIXON, porté manquant à l’issue de cette sortie.
On ne sait officiellement rien de ce qui est arrivé au Capitaine NIXON, mais David GUNBY, dans son livre « Sweeping the skies », racontant l’histoire du 40ème escadron, écrivit : « NIXON, prit la tête de 7 appareils, pour une mission visant à détruire des ballons d’observation. Ces derniers furent tous détruit, mais au prix de lourds dégâts infligés aux appareils, et NIXON, isolé à très faible altitude par plusieurs appareils ennemis, fut abattu après un long combat ».
Ces appareils ennemis faisaient partis de la Jasta 11, l’escadron allemand emmené par le fameux baron rouge, Manfred von RICHTHOFEN, qui était basée au château de ROUCOURT.
Cet escadron était considéré comme celui ayant à son effectif les meilleurs et les plus expérimentés des pilotes de l’aviation allemande.
Il est clair qu’Éric fut sévèrement blessé, mais les historiens amateurs de MASNY, n’ont pu retrouver le passage d’un Capitaine NIXON dans aucun hôpital militaire de la région. Ils ont cependant découvert qu’une jeune fille, de MASNY, Cécile DUPARLOIR, réquisitionnée par les Allemands s’occupa des blessés, dont Eric, dans une église de MASNY convertie en hôpital militaire.
Dans leur exposition l’an dernier, ces mêmes historiens amateurs, relatèrent : « Quand ce courageux jeune homme réalisa que la vie quittait son corps, il confia à Cécile, son adresse civile afin qu’elle prévienne ses parents de son sort tragique ».
Il fut inhumé dans le cimetière de MASNY le 11 mai 1917 avec tous les honneurs militaires par l’Aumônier divisionnaire allemand.
Depuis 1918, chaque année les Masnysiens se rassemblent pour rendre hommage au Capitaine William Eric NIXON et une gerbe de fleurs est déposée sur sa tombe.
Les commémorations du 11 Novembre 2017, ont été plus émouvantes, car elles se sont déroulées en présence de Charlotte NASH, de STOCKBRIDGE-HAMPSHIRE.
Charlotte, petite nièce du Capitaine NIXON, est venue à MASNY avec son mari, pour visiter l’exposition et prendre part aux commémorations de l’armistice.
« Les gens nous ont chaleureusement accueillis, dit-elle, et nous sommes touchés par l’intérêt qui est porté à Eric ».
Traduction de l’article faite par Loïc Coët.