La grande guerre du Caporal Louis DUPARLOIR
Louis Duparloir est né le 17 février 1885 à Masny (Nord). Il exerce la profession de maçon et porte le numéro de recrutement 993. Il est le fils de Louis Duparloir ( né à Masny le 14 mars 1846 ) plafonneur, et de Augustine Charlon (décédée le 26 septembre 1897). Il effectue son service militaire au 1er régiment d'infanterie, constitué à Cambrai. Il y est incorporé le 6 octobre 1906. Il arrive au corps ce même jour sous le numéro de matricule 7447. Il est nommé Sapeur le 14 juillet 1907 et passe dans la disponibilité de l'armée active le 25 septembre 1908 ( le certificat de bonne conduite lui est accordé ).
DUPARLOIR Louis (201e RI) & LOUAGE Léonard (327e RI)
Morts les 18 et 20 avril à l’hôpital d’évacuation n°17 de Montigny sur Vesle
Journées du 18 au 22 Avril
Dans les cinq jours qui suivirent, la situation ne se modifia pas d'une façon particulière. Nous assurâmes nos premiers succès.
Le 18 avril, pourtant, la 6e Armée recevait la récompense de ses efforts et achevait tout d'un coup la conquête du plateau.
Devant elle, l'ennemi battait précipitamment en retraite en y incendiant les villages qu'il évacuait Vailly, Aizy, Sancy et Jouy.
Le fort de Condé, abandonné, était repris.
Quant à la 5e Armée, elle ne progressait point, mais brisait une forte contre attaque qui lui laissait 1600 prisonniers et 24 canons.
La 4e Armée, réduisant quelques îlots de résistance, s'avançait au mont Haut et au mont Téton.
Le 19, la 6e Armée affirme son succès, enlève le monument d'Hurtubise et lutte pour l'occupation de la sucrerie de Cerny.
La 5e Armée ne voit pas ses tentatives couronnées de succès, sauf sur Berméricourt.
La 4e Armée occupe le mont Blanc, le Téton, le village d'Auberive (126e RI) et progresse dans la direction de Laigue.
Le 20, la 6e Armée se maintient sur ses positions conquises, la 5e Armée voit encore une de ses attaques échouer, et la 10e a du mal à tenir tête aux contre-attaques.
Le 21 avril, nous bordions au nord de l'Aisne, de Laffaux à Braye-en-Laonnois, la ligne Hindenburg sur laquelle l'ennemi s'était finalement replié, laissant entre nos mains, après cinq jours de lutte, 21604 prisonniers, 183 canons et 412 mitrailleuses.
Malgré cela, les Allemands ne se tenaient pas pour battus.
Or, après sept jours, non seulement la brèche n'était pas ouverte, mais la continuation du mouvement vers le nord-est était devenue périlleuse, notre flanc droit risquant de se trouver à découvert.
Néanmoins, le Généralissime français décida de continuer. D'ailleurs, le maréchal Haig partageait sa manière de voir.
Le 21 au soir, le général Nivelle adressait la note suivante au général Wilson, chef de la mission militaire anglaise au Grand Quartier Général :
« Aucun arrêt des opérations n'est à envisager. Elles seront reprises à des dates très rapprochées.
Rôle des Armées britanniques
Profiter des opérations engagées sur le front français pour augmenter l'ampleur des attaques et viser des objectifs plus éloignés. La collaboration anglaise à notre offensive commune ne sera, en effet, réellement efficace que si son action s'exerce sur une profondeur suffisante pour menacer sérieusement l'adversaire, et l'obliger à engager des réserves importantes.
Prononcer l'effort principal dans la région sud et sud-est de Quéant, de manière à faire tomber par une attaque de revers la ligne Quéant-Drocourt et à pouvoir progresser sans retard en directions de Cambrai et Douai. »
Deux jours après, les intentions du Commandement s'affirmaient encore davantage, et les ordres suivants étaient envoyés aux commandants de Groupes d'Armées, et au général commandant la 1e Armée :
« Le but des opérations est :
1e De dégager Reims par une attaque combinée des 4e et 5e Armées;
a) La 5e Armée est chargée d'enlever les hauteurs de Sapigneul, du mont Spin et de Brimont.
b) La 4e Armée dégagera, vers le nord et le nord-ouest, les sommets conquis des hauteurs de Moronvilliers, du Téton et du Mont Haut (9e, 11e, 20e ,115e, 117e ,217e ,317e, 358e régiment d’infanterie aidés des 18e, 31e, et 262e régiment d’artillerie)
2e De compléter l'occupation du plateau du Chemin-des-Dames, par une opération combinée des 6e et 1 e Armées.
a) La 10e Armée devra s'emparer de la crête militaire septentrionale et orientale des plateaux de Craonne, Californie et Vauclerc (43e, 127e, 327e, régiment d’infanterie), ainsi que des avancées de cette crête jusqu'aux entrées des abris.
b) Elle enlèvera ensuite la première position allemande, entre le boyau Persan et le bois de Chevreux, en étendant l'attaque jusqu'à la conquête de la ligne générale, tranchées du Marteau et de l'Enclume, de manière à avoir une base de départ ultérieure pour l'attaque du front Corbény-Juvincourt.
c) La 6e Armée prononcera une action sur l'ensemble du Chemin-des-Dames »
En résumé, le plan primitif subissait les variantes rendues nécessaires par les circonstances: Poussée vers le nord-est avec couverture du flanc menacé et coopération plus large des Anglais pour attirer au nord une bonne partie des réserves ennemies.
L'offensive continuait, mais il n'était plus question de rupture.
Christiane Duflo.
ASSOCIATION MASNYSTORIA (nov. 2017)